le 29 Décembre 2005
Je sors ma chaise et me pose face à l'Ocean. Et là, j'attends... Une bande de dauphins passent à une dizaine de mètres de là. Je sors un bouquin et lis. Des albatros au dessus de ma tête, puis des pêcheurs. Le fermier, propriétaire des champs alentours vient me parler de la pluie, du beau temps, de sa passion pour la pêche. Je lui dis que j'aime son pays, les dauphins, la mer et la montagne. Puis je me remets a lire. Je mange et fais une sieste. Le fermier vient me réveiller me tendant un sachet en plastique avec un filet de poisson pêché la veille. Encore des dauphins, du soleil et un peu de vent. Demain je pars pour Christchurch, pour le jour de l'an, le documentaire, puis repartir vers le Sud. La boucle est bouclée; il est maintenant temps de refaire le même chemin en sens inverse...
 
le 25 Décembre 2005
Invercargill. Mon but: passer Noël sous les cocotiers. Je n’en ai pas trouvé… Juste une plage immense ou je peux me promener… J’ai le temps d’amménager mon van, en construisant un lit et un “salon” sur toute la surface arrière. Pour Noël, je décide de me payer une douche dans un camping. La dernière remonte à un mois, le reste du temps je prends des bains dans l’Océan, les rivières… Je reçois un message de Brian. Rendez-vous lundi à Dunedin où ses parents m’offriront le resto… Ca tombe bien, je n’ai rien de prévu pour lundi prochain…
 
le 18 Décembre 2005
6 jours. C’est le temps que je suis resté à Queenstown. Le paradis du touriste en recherche de sensations fortes. “La capitale mondiale du sport aventure” paraitrait il… Saut à l’élastique, en parachute, parapente, des descentes en quad, des balades en hors-bord à fond la caisse sur de paisibles rivières, des tours de jet accroché à un cable, et j’en passe. Mais ici, tout est dedié aux touristes, donc la vie est plus chère qu’ailleurs… Olivier continue à vendre des peintures et à gonfler sa voile de parapente, chercher des vendeurs et 2 jours avant de se séparer, me défonce mon van dans un élan de marche arrière irresponsable. La porte avant gauche a des problèmes de fermetures, réparés a coups de marteau et l’interrupteur de la vitre électrique est en miettes, “réparé” a coups de désolés… Le plus emmerdant, est que ce sera à moi de me débrouiller pour trouver la pièce de rechange… M’enfin…
 
le 12 Décembre 2005
Voilà environs une semaine que nous sommes a Wanaka, Nils, Olivier, Jay et moi. Outre le fait de s’être fait réveiller un matin a 06:30 par le ‘City Council’ pour des raisons de stationnements illégaux pendant la nuit, puis 2 jours plus tard encore par le même type qui, ce coup ci, a relevé nos plaques et prevenu la police, tout s’est bien passé. Le documentaire, quelques marches, des soirées biens arrosées et des journées de repos bien meritées. Un matin, Olivier devait rencontrer Mal (un ami de Dice) pour un vol en parapente. Le spot est pas terrible et le temps pas génial. Cela dit ils decident de se rendre à un départ de parapente à une vingtaine de kilomètres de Wanaka. Avant de partir, en rangeant sa voile, Mal me propose de faire un vol en tandem. “Eeeuuuuhhh… Ok!”. Et c’est parti pour un peu moins de 30 minutes de vol, accompagnés d’un faucon, planant à quelques mètres au dessus de nous. Quelques turbulences et un atterrissage loupé plantant la voile dans un buisson plein d’épines. Quelques sauts dans la rivière avec Nils, alors que Jay dort et Olivier est parti vendre ses peintures, puis il est temps de nous séparer. Jay accompagne Nils sur la côte Ouest jusqu’à Abel Tasman Park, Olivier reste sur Wanaka et moi, je pars pour Queenstown. Respirer un peu, être seul, prendre le temps de le prendre… Un rapide état des lieux de Queenstown puis direction Arrowtown où je trouve un endroit paisible au bord du lac Hayes… Une heure plus tard, je recois un coup de fil d’Olivier:”Je suis en haut de la côte qui mène à Queenstown… T’es où?”
 
le 03 Décembre 2005
Le mauvais temps a fait que nous nous sommes peu attardés sur la côte Ouest. Deux rapides expéditions à Franz Joseph Glacier et au Fox Glacier. La difficulté d’accès à certains sites est une partie importante du plaisir que l’on en retire. Par exemple, une cascade située a 2 heures de marche, empruntant un chemin plus ou moins difficile d’accès rendra toute son importance à la cascade plutôt que si elle se trouvait au bord d’un parking: on s’arrête 10 minutes et on se casse. Ici j’ai trouvé l’accès aux glaciers trop simple et trop court. On a rencontre Nils sur un parking, Olivier lui tend une bière et il passera la semaine avec nous. C’est un marin. Il finit ses études cette année et prendra la mer sur d’immenses cargos. Métier transmit de père en fils. C’est un bon gars, pleins d’histoires et de conneries à raconter. Un bon esprit. Le soir même, on dîne tous chez Dice, une connaissance de parapente d’Olivier. Dice est guide de parapente pour touriste. Son autre passion est de faire des films. Il a sa propre boite de production principalement accès sur l’évènementiel, le documentaire et bientôt la fiction. http://www.vertigoimagery.co.nz . Dans le journal, une femme échappe en parapente à la police, après avoir volé une montre dans un magasin… C’est à Queenstown que ca s’est passé, ma prochaine étape. Personne de sait où elle a atterit…
 
le 01 Décembre 2005
Greymouth… Olivier. Le documentaire… Je le suis de partout. Le jour, la nuit, pendant ses ventes. Je suis mal a l’aise mais je fais mon ‘boulot’ et c’est tout. Son job est de vendre des peintures au porte à porte… C’est catégorique, je refuse de le faire, ni même d’essayer. C’est pourtant bien payé. Voire très bien payé, mais j’aime bien dormir la nuit… Jay est un backpacker allemand qui accompagne Olivier. Gentil mais pas très autonome. Bref, il nous suivra jusqu’a Wanaka, puis repartira en direction du Nord…
 
le 28 Novembre 2005
C’est bientôt noël. Des pères noël fleurissent à tous les coins de rue et pourtant il fait de plus en plus chaud et l’été approche. Laisser Brian à un rond point faire de l’auto-stop, arrêter de travailler à la ferme et laisser Bob, Moira, Alex et Magnolia (mon équipe de travail). Après plus de 3 semaines passées à la ferme, j’ai finit par m’attacher à tous ces gens et aux apéros chaque vendredi soir... Le dernier jour j’ai eu droit à une promotion: j’ai conduit un tracteur et ai tronçonné des énormes troncs servant à aligner les rangées de pommiers. Le dernier soir, je suis allé au concert de Magnolia, notre boss, 22 ans, grande, blonde et guitariste à ses heures perdues. Et le lendemain j’ai pris la route en direction de Greymouth. Les 4 heures de route se sont faites en silence...
 
le 25 Novembre 2005
Une semaine de travail. Rencontre de Backpackers Germains, pas vraiment fêtards. Backpackers, ils le sont, mais à leur manière. Il n’y a finalement pas de bons ou de mauvais Backpackers. Tout est dans la façon de penser, se débrouiller, oublier le confort de nos cités et apprécier la simplicité. Santa au lavomaticnous invite à diner et une fois de plus nous conte quelques unes de ses aventures; son échapée d’un QG du Black-Power en Nouvelle-Zélande (groupe militant raciste Maori), son business aux Etats-Unis à St-Augustin :”Le treasure Chests”, son trip vers la Suisse avec un sac plein d’argent pour l’ouverture d’un compte, sa rencontre avec une sorcière... Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas à Motueka. J’apprécie de plus en plus cette ville, ses habitants, le travail à la ferme, mais tout a une fin, et même les bonnes choses, alors il va bientôt falloir plier bagages pour se rendre sur la côte Ouest où le temps est pire que n’importe où ailleurs...
 
le 19 Novembre 2005
On a enfin trouvé un boulot ! Après moults recherches dans des fermes à houblon, kiwis, raisin, des orangeraies où le fermier nous reçu nu comme un vers, on a signé un contrat dans une ferme pour s’occuper de pommiers, les tailler, les cherir et les soigner. Couper les fleurs, tailler les arbres, tendre des cordes et enrouler les arbres autour, planter des tuteurs, monter des serres individuelles, protéger les troncs sur plus de 80 000 pommiers. “Inglis farm” dont l’ambition est d’exporter ses pommes dans le monde entier. On travaille sous un soleil de plomb avec d’autres Backpackers, payé 10$NZ de l’heure, on ne fait heureusement pas ça pour devenir riche, ce n’est pas le but, mais la bière en fin de journée a un autre goût... Après c’est le bain dans la rivière. Tous les jours. On ne se sent pas indispensables pour qui ou quoi que ce soit. C’est peut être ça se sentir libre ?!
 
le 01 Novembre 2005
Travailler dans l'industrie touristique du kayak, dans des fermes, ramasser des fruits... ”C'est pas encore la saison...” Avant de partir chercher du travail dans l'industrie du poisson où il fait bon sentir le hareng pas frais, on s'arrête dans un “Second hand shop” où on fait la connaissance de Santa Claus (Le Père Noël pour les français). Après un moment à discuter de tout et surtout de rien, il nous invite a diner. 56 pays, 1 million 500 mille km parcouru à travers le monde en stop, la guerre du Vietnam, ses aventures en Afrique, en Alaska, les prisons au Japon, son arrivée sur l'ile de Gouam 0.05 $US en poche, pratiquement nu, son départ quelques mois plus tard avec 10 000 $US, et son goulach maison. Aujourd'hui il a décidé de se poser un peu et d'ici quelques mois il reprendra la route, le pouce en l'air, toujours plein d'histoire a raconter.
 

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